On est au centre géographique exact de la France. A priori, tout ici devrait être connu, mesuré, parcouru par nombre de routes, de canaux et de chemins. Peu de surprises à attendre, donc, de ces promenades dans les bocages de l’Indre ou les forêt de l’Orléanais. Or rien n’est plus faux : vous voilà dans une région de mythes, de légendes, de fées et de sorcières. Ici, en cas de besoin, on fréquente encore discrètement les rebouteux, les guérisseurs et les désenvouteurs. Ce n’est pas un hasard si la très belle église de Nohant, juste à la sortie de la propriété de George Sand, inoubliable témoin de cette contrée secrète, est dotée, comme beaucoup dans le secteur, d’un appendice architectural original : un caquetoire Autrement dit un hauvent où les paroissiens se réunissaient avant ou après la messe, avant ou après l’averse, pour papoter à l’aise. Indice d’un climat pluvieux ? Non, bien plutôt celui d’un lieu où les dames bien pensantes échangeaient grandes nouvelles et petites médisances. Une forme d’esprit et de communication propre à la population de l’époque – l’équivalent des réseaux sociaux d’aujourd’hui, aussi essentiels que dangereux.
